Le drole de noel de scrooge

par **cineblu ray** Sam 21 Nov - 14:39

Date de sortie : 25/11/2009 en france 18/11/2009 en belgique
Titre original : Disney's A Christmas Carol
Film pour enfants à partir de 10 ans
Long-métrage américain. Genre : Animation
Durée : 1h40 min Année de production : 2009

Synopsis
Ce film est en fait une nouvelle adaptation de Un Chant de Noël, le célèbre conte de Charles Dickens. On y découvre l'histoire d'Ebenezer Scrooge, un vieil homme bougon et avare qui a consacré sa vie à accumuler des richesses sans jamais prendre en considération le bien d'autrui. C'est pourquoi, la veille de Noël, trois fantômes viennent lui rendre visite à tour de rôle : le fantôme des Noëls passés, le fantôme du Noël présent et celui des Noëls futurs. Tous trois sont ici pour le confronter à sa méchanceté, lui en révéler ses conséquences, dans le seul but de lui faire comprendre l'importance de la rédemption en cette période de l'année avant que son âme ne soit condamnée à la damnation éternelle...

Ebenezer Scrooge (Jim Carrey) aborde cette période de Noël avec son dédain et son avarice habituels, maltraitant comme toujours son malheureux employé (Gary Oldman) et son joyeux neveu (Colin Firth). Lorsque les fantômes des Noëls passés, présent et à venir l'entraînent dans un voyage fantastique et révélateur, il est confronté aux vérités qu'il ne voulait surtout pas regarder en face... Le vieux Scrooge va devoir ouvrir son coeur pour essayer de racheter des années de méchanceté avant qu'il ne soit trop tard ...

Critique du film
Publié pour la première fois le 19 décembre 1843, A Christmas Carol a déjà été l'objet de maintes adaptations télévisuelles, théâtrales et cinématographiques à travers le monde. C'est cette fois Robert Zemeckis qui s'est laissé séduire par ce conte de Noël écrit par Charles Dickens. Aidé par la technologie dite de performance capture, le réalisateur de Qui veut la peau de Roger Rabbit ? et de la trilogie Retour vers le futur offre un voyage sensoriel trépidant avec un Jim Carrey survolté.

LE DRÔLE DE NOËL DE SCROOGE
Un film de Robert Zemeckis
Avec Jim Carrey, Gary Oldman, Robin Wright Penn, Colin Firth, Cary Elwes, Molly C. Quinn, Bob Hoskins, Fionnula Flanagan, Daryl Sabara, Sammi Hanratty, Fay Masterson, Tarah Paige, Lesley Manville, Ryan Ochoa, Sonje Fortag, Jacquie Barnbrook
Durée : 1h40

Alors que la joie grandit dans les rues de Londres en cette veille de Noël, Ebenezer Scrooge, connu pour être le vieillard le plus riche et le plus avare, reçoit la visite du spectre de son ancien associé. Ce dernier lui en annonce trois autres : celles de l'Esprit des Noëls passés, de l'Esprit du Noël présent et enfin des Noëls à venir. Un cauchemar éveillé qui va propulser le vieux cynique dans ses souvenirs enfouis et les recoins sombres de sa misérable existence.

Happée dès les premières minutes par l'austérité et la sècheresse de coeur du protagoniste principal, ce récit intemporel est d'emblée marqué par un visage irascible, une silhouette brisée et une voix caverneuse. Sous les traits d'Ebezener Scrooge, Jim Carrey (qui incarne en tout sept rôles différents) s'amuse à interpréter la vieil acariâtre avec délectation. L'acteur impose une gestuelle singulière et la posture d'un vieillard aigri par le temps. Sa performance fait totalement oublier l'incroyable technique de création artistique dont Robert Zemeckis tente de parfaire le réalisme depuis Le Pôle Express. Il manque quelquefois une âme dans certains regards de ces personnages animés, (celui du neveu Fred, Colin Firth, neutre et dénué de vitalité) mais la texture des carnations et la fluidité des mouvements ne réfrènent jamais la performance des comédiens sous le masque synthétique. Surtout, Le Drôle de Noël de Scrooge parvient avec brio à faire naître l'émotion sans se ternir de visions trop sages de ce classique de la littérature.
Robert Zemeckis ne triche pas avec son histoire de spectres et la construction rythmique de son long-métrage en fait un divertissement aussi adulte que calibré. Le cinéaste évite toute édulcoration du conte et parvient à faire aussi peur sans que ses séquences ne soient minées par un humour second degré omniprésent. Hanté par trois Esprits omniscients, Scrooge embarque avec le spectateur pour une hallucination grandeur nature, volant au-dessus des toits londoniens avec pour guides trois êtres malicieux qui vont jouer avec les nerfs et les ressentis du protagoniste. Le réalisateur joue à fond la carte des lignes de fuite ahurissantes et de la profondeur de champ élastique, donnant à son oeuvre des airs de ressort désarticulé et semblant savourer chaque voltige visuelle que lui offre la 3D. Au premier comme au second plan, l'espace se distord, ne cesse de se réincarner et l'impression de relief rajoute intensément à la vitesse des travellings. Ne pas admirer le long-métrage avec ce procédé enlèvera forcément une bonne partie du plaisir mais Le Drôle de Noël de Scrooge s'incarne bien au-delà de ses prouesses technologiques. Robert Zemeckis, conscient de la noirceur de l'histoire originelle, propose un crescendo terrifiant, un gouffre de plus en plus obscur dans lequel semble plonger un Gripsou qui n'a plus que la solitude pour compagne. Sur la voie de la rédemption, il va vivre trois expériences bouleversantes qui se teinteront au fur et à mesure de pourtours ténébreux.

Submergé par des souvenirs douloureux, Scrooge retrouve sa bien-aimée et le bonheur d'autrefois. Haut comme un ogre, l'Esprit du Noël présent lui révèle la déchéance de son corps et le peu de temps qu'il lui reste. Enfin, un proche cousin de la Grande Faucheuse achève le travail dans une course-poursuite haletante où Scrooge devient un lilliputien ridicule. Minoré, apeuré et à bout de souffle, le personnage en finit avec un bad trip forcené où il a vécu en une nuit l'expérience de toute une existence gâchée. Esthétiquement plus abouti que les deux précédents films de l'auteur, doté d'une partition envoûtante (celle d'Alan Silvestri) et d'une mise en scène en forme de train fantôme, Le Drôle de Noël de Scrooge est aussi cruel dans ses visions de la vieillesse que plein d'espoir, car ce que chantonne ce conte universel, c'est qu'il n'est jamais trop tard.

Le drole de noel de scrooge A_christmas_carol_12

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