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Dr House SAISON 6
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Dr House SAISON 6
Le Dr Greg House est un médecin revêche qui ne fait confiance à personne, et encore moins à ses patients. Irrévérencieux et controversé, il n'en serait que plus heureux s'il pouvait ne pas adresser la parole à ses patients. Mais House est un brillant médecin. Et avec son équipe d'experts, il est prêt à tout pour résoudre les cas médicaux les plus mystérieux et sauver des vies.
* Titre original : HOUSE MD
* Année de production : 2004
* Réalisateur : David Shore
* Acteurs : Hugh Laurie, Robert Sean Leonard, Omar Epps
* Distributeur : Universal
Dr House saison 6 : premières impressions
Célèbre dans le monde entier, le docteur Gregory House a depuis bien longtemps séduit les spectateurs grâce à son charme de gentil mufle, de sale égoïste génial, fasciné par les zones sombres de la médecine. Des zones que lui seul est capable de percer. Un véritable don qu'il a privilégié au détriment d'un contact humain sincère. «Tout le monde ment» est sa devise. Tout le monde ment, et surtout ses patients, avec lesquels il a choisi de substituer le contact à l'arrogance pour se concentrer sur des faits médicaux qui, eux aussi, cachent parfois la vérité.
C'est sans doute pour cette raison que le sieur est devenu un maître dans l'art de manipuler et de tromper pour dévoiler la cause des symptômes qu'il cherche à guérir, tel un Shelock Holmes des hôpitaux. Un parti pris efficace, mais qui aura pour effet de laisser sans s'en apercevoir s'accumuler en lui une culpabilité d'autant plus aveuglante que son attention fut toute entière accaparée par sa propre douleur physique et ses problèmes de drogue. Responsable mais pas coupable de la mort de la fiancée de son seul et unique ami Wilson et en apparence insensible à la mort de son paternel, House a fini par perdre de vue sa santé mentale quand un de ses assistants s'est ôté la vie sans que ses facultés exceptionnelles d'observation ne détectent sa détresse. Matérialisant ses mauvais penchants ainsi que ses fantasmes les plus fous à travers de vibrantes hallucinations qui finirent par mettre la vie de ses patients en jeu, le surdoué des diagnostiques a finalement dû se rendre à l'évidence : sans un traitement de choc, il ne s'en sortirait pas.
C'est à la suite de cette décision d'importance que House se porte volontaire pour être interné dans l'institut psychiatrique de Mayfield. C'est là que le spectateur le retrouve au début d'une sixième saison venant de débuter aux États-Unis et suivie par pas moins de 17,25 millions de téléspectateurs. Un score que la série n'a fait qu'espérer la saison dernière.
Mais là où l'inspecteur Booth campé par David Boreanaz dans Bones (également sur la Fox) se retrouve immédiatement lâché malgré des symptômes similaires l'an passé, la série de David Shore n'a pas prévu d'épargner son héros et plonge rapidement dans le vif du sujet. Ici, pas de générique. Le double épisode s'ouvre d'emblée sur la difficile désintoxication du monsieur, bercée par le lancinant 'no surprises' de Radiohead. Cette première étape vite expédiée, revoici le docteur frais comme un gardon au bout d'à peine deux minutes (d'antenne), bien décidé à plier les gaules en saluant les gentils infirmiers au passage. Seulement voilà, comme on pouvait s'en douter, le problème de House n'est pas physique mais bien psychologique, et seul un internement prolongé poussera le directeur de l'établissement (Andre Braugher, Homicide) à lui écrire l'indispensable lettre de recommandation qui lui permettra d'exercer à nouveau. Contraint et forcé de se plier aux règles en vigueur, tout du moins en apparence, Greg ne va pas perdre ses bonnes vieilles habitudes si facilement.
Vous l'aurez compris, ce double season premiere de celle qui est actuellement la série la plus suivie au monde voit House coupé du monde. Exit les couloirs du familier établissement d'apprentissage de Princeton-Princeboro. Pas de Lisa Cuddy, pas d'Eric Foreman ou de Numéro 13. Tout juste une dose homéopathique de Wilson, seulement présent lors d'un coup de fil furtif pour souligner l'isolement du doc. Seuls lui restent pour repères sa science et des réflexes de défense qu'il lui faudra perdre pour quitter les lieux la tête haute. Ces réflexes, nous croyions les connaître aussi bien que le doc lui-même, mais il est vertigineux de voir à quel point ils sont enracinés dans son intellect, tel un lierre parasite recouvrant le foyer de sa conscience.
Sa première réaction face à la situation est donc des plus évidentes : enfermé dans une aile de l'asile en compagnie de malades qu'il regardera avec condescendance, House va se rebeller (« je ne suis pas malade »), puis se révolter en poussant les autres patients à bout dans le but de se faire éjecter au plus vite. Tout cela avant de crier à la révolte, prenant la tête des malades tel un dirigeant syndicaliste. Il trouvera même en son compagnon de chambrée un Sancho qui l'assistera dans sa chasse des moulins à vent hospitaliers, avant qu'une catastrophe manquant de coûter la vie à l'un de ses semblables le fasse redescendre sur terre et n'agisse tel un électrochoc.
Ce n'est qu'à partir de cet instant que House réalisera qu'il n'est pas ici un docteur et encore moins une incarnation du divin tout-puissant, mais qu'il est bien devenu un simple patient. Un patient qui a véritablement besoin d'aide. Commencera alors enfin le véritable processus de guérison, celui durant lequel on ne perd pas ses réflexes mais on leur fait face, durant lequel on réalise et l'on accepte ses erreurs.
La tonalité jusqu'ici légère de l'épisode prend alors un tour plus grave et sérieux sans pour autant tomber dans le tragique, ce qui lui permet de garder cet aspect ludique reconnaissable entre mille et d'alterner les séquences drôles et émouvantes. On s'amusera devant le tendre spectacle mis en scène par les patients, et l'on sera ému par le retour (pourtant royalement prévisible) à la réalité d'une ancienne musicienne affligée de catatonie.
Hugh Laurie maîtrise toujours avec aisance un personnage parfois cabotin, souvent tout en retenue, notamment lors de la douce romance passagère qu'il entretiendra avec une Franka Potente plus transparente qu'à l'accoutumée, même si sa présence fait indéniablement plaisir.
Alors oui, la première partie est bien mieux rythmée, et bien plus amusante que la seconde. Oui, l'épisode n'est pas exempt de poncifs et de clichés (l'amourette contrariée, la caractérisation des patients, la résolution en demi-teinte) mais il serait de mauvaise guerre d'affirmer que tout cela ne reste pas diablement efficace.
Le créateur de la série David Shore et la productrice Katie Jacobs (qui réalise l'épisode) sont passés maître dans l'art de manipuler le public à bon escient et nous en avons une nouvelle fois la preuve. Au delà de la douleur, de la révolte et de l'ego, Gregory House a fini par retrouver son humanité (et toucher la nôtre au passage) lors d'un premier épisode dépaysant, mais dont le tour de force est de rester globalement dans la lignée du reste de la série. Reste à savoir comment cette lucidité nouvellement acquise redynamisera la logique du groupe de docteurs, d'autant qu'il n'est pas dit que ce dernier lui accorde immédiatement sa confiance. Mieux, House décidera dès l'épisode suivant de recentrer ses priorités, quittant la tête du département des diagnostiques, ce que Forman verra immédiatement comme une opportunité pour sa carrière. "Epic Fail", que l'on peut traduire par "Echec Catastrophique", laisse présager de grandes choses pour la suite (de qui est-ce l'échec ?), tandis que House et Wilson se décideront à partager l'appartement de la défunte Amber. Une précaution qui souligne que le docteur prend toutes les décisions qui s'imposent pour guérir même si, comme il le souligne en cette fin d'épisode, personne n'est à l'abri d'une rechute, que celle-ci soit psychologique ou professionnelle. Voilà qui promet une nouvelle saison on ne peut plus passionnante !
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